Un tour de France des projets bas carbone de VINCI Immobilier

Accords boisés-Angers (c) Thomas PEPIN

Accords boisés - Angers ©Thomas PEPIN

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Partout en France, VINCI Immobilier mène des projets qui visent à réduire l’empreinte carbone des bâtiments. Tour d’horizon des méthodes employées.

    Les informations clés

  • En construction neuve, de multiples solutions permettent de réduire l’empreinte carbone d’un bâtiment.
  • Ossature bois, béton bas carbone, terre cuite : le choix des matériaux tient une place prépondérante dans la réduction des émissions.
  • Le réemploi et le recours à des ressources locales contribuent aussi à améliorer l’impact environnemental.
  • Autre piste : travailler sur l’exposition des bâtiments pour réduire les consommations énergétiques pendant la phase d’exploitation.
  • Si les solutions à déployer dépendent de chaque projet, les résultats sont au rendez-vous : jusqu’à -40 % d’émissions de CO2 comparé à une construction classique !

100 % bois à Angers

Dans une ZAC d’Angers, VINCI Immobilier conduit un projet global de 70 logements en lien étroit avec l’aménageur et la collectivité. L’ambition ? Quatre bâtiments à la structure 100 % bois, avec seulement des circulations verticales (les escaliers) en béton pour des questions de sécurité incendie. « La parcelle a été redessinée pour optimiser l’orientation du futur bâtiment. Par ailleurs, les modélisations 3D ont permis de redéfinir le passage de tous les câblages et fluides, explique Éric Boscherie, directeur régional. Parmi les autres différences : la nécessité d’un complexe de plancher d’environ 50 cm d’épaisseur pour assurer les mêmes propriétés qu’un plancher béton de 20 cm ».

Le pin douglas utilisé pour Accords Boisés est issu de forêts gérées durablement et le programme affiche -39 % d’émissions de carbone par rapport aux exigences de la RE 2020. Parmi les solutions explorées pour limiter le béton : pas de parking en sous-sol, mais en rez-de-chaussée, dans une approche de réversibilité qui pourrait permettre la construction de logements supplémentaires à l’avenir.

« Avec cette opération, VINCI Immobilier s’impose comme un acteur de la transformation de la ville, en s’intégrant dans le paysage urbain avec des solutions bas carbone et des logements aux prix en phase avec le marché. Ce projet répond à 3 principes clés dont l’approche pourrait être reprise dans de futurs programmes : la réduction des émissions de gaz à effet de serre avec des solutions de conception innovantes ; le confort des habitants avec des doubles expositions et des balcons plus amples grâce à l’usage du bois ; la biodiversité, avec plus de 6 500 arbustes et vivaces plantés sur le terrain. »

À Biganos, le pari de la terre crue

Au bord du bassin d’Arcachon, une friche commerciale se transforme en zone résidentielle. Parmi les contraintes fixées par l’aménageur : utiliser de la terre crue dans chaque programme de construction. VINCI Immobilier a choisi ce matériau naturel comme cloison, au moins une fois dans chacun des 73 logements de cet ensemble de 6 bâtiments. « En raison de leurs propriétés hydrophiles, les carreaux de terre crue ne conviennent qu’entre des pièces sèches, précise Anne-Sophie Cambournac, directrice de programme. Autre contrainte à prendre en compte : aucune incorporation n’est possible dans ces cloisons, ce qui implique d’adapter les plans électriques. Il faut aussi que les cloisons respirent : elles ne peuvent pas être recouvertes, notamment de peinture. Géo-sourcée et venue de Vendée, la terre crue présente de bonnes qualités en matière de régulation thermique et régule l’humidité dans le logement. » Les premières fiches de données environnementales de la terre crue présentent un bilan carbone proche de celui des cloisons en plâtre.

Pour réduire son empreinte carbone, Côté B s’appuie aussi sur le ciment Hoffmann. Sa particularité ? Il ne contient aucun clinker, ce composant de ciment qui nécessite d’être chauffé à haute température et provoquant une réaction chimique… avec les émissions de gaz à effet de serre qui vont avec ! « Les fondations et les voiles de parking du rez-de-chaussée utilisent ce matériau innovant, aux excellentes performances structurelles et au rendu esthétique très apprécié. Notre philosophie : tester et chercher sans cesse de nouveaux matériaux et de nouvelles méthodes, évaluer les résultats et voir comment déployer ailleurs ! »

Cœur îlot – Biganos ©views multimédia

À Plérin, un parti pris esthétique

Dans le centre-ville de Plérin (Côtes-d’Armor), les 2 bâtiments du programme An Aod (le rivage, en breton) abritent 50 logements et 2 cellules commerciales, dans un ensemble qui reprend les codes de l’architecture locale et se fondent dans le paysage. Au rez-de-chaussée, la structure béton est recouverte d’un bardage en pierre de Languédias, dont la carrière se situe à moins de 50 km du chantier. « Une ressource localement géo-sourcée, se félicite Denis Paing, directeur de programmes Bretagne. Ce parement devrait aussi assurer une longue conservation dans le temps de son aspect initial ». Dans les étages, plusieurs pans de façade sont recouverts de bardages bois issus de forêts gérées durablement. Un élément indispensable dans ce secteur réglementé par les architectes des bâtiments de France.

L’autre atout bas carbone du bâtiment est invisible. Il se cache dans la pompe à chaleur double service, capable de produire à la fois le chauffage et l’eau chaude sanitaire. Ce dispositif innovant contribue à la labellisation environnementale du site. Une méthode qui pourrait s’appliquer à d’autres programmes.

Anaod – Plérin ©Myphotoagency

La réinterprétation des codes de l’architecture alsacienne à Ostwald

À proximité de Strasbourg, le programme Polaris, qui dispose d’un label E+C-, raconte une histoire architecturale : celle de la volonté de s’inspirer de tous les codes de la construction alsacienne traditionnelle, avec des colombages réinterprétés via un exosquelette en bois, un jeu de matriçage dans les éléments en béton préfabriqués et la présence de pierre, dans un bâtiment neuf de 82 logements (du T1 au T5 en duplex), le tout résolument orienté bas carbone. « En plus du recours au béton bas carbone, Polaris se démarque par ses balcons en bois, détaille Fabien Walter, responsable de programmes. Le parti pris : une structure en bois qui s’intègre à la façade, pour constituer un bâtiment élégant orné de balcons. » Issu de forêts locales, ce travail du bois a été pensé dès la conception. Indispensable tant la mise en œuvre a exigé une approche sur-mesure ! Il a notamment fallu démonter l’échafaudage après l’achèvement de la structure principale puis le remonter, afin de poser le squelette de bois qui recouvre l’édifice. Un grand travail d’organisation, soigneusement orchestré avec les différents corps de métiers qui devaient intervenir. Ce parti pris architectural et technique permet d’économiser 800m2 de dalle béton. Autre spécificité du projet : le recours au grès rose des Vosges, une ressource locale, en habillage de soubassement du rez-de-chaussée.

Polaris – Ostwald ©LD3D


À Lyon, des actions directes et indirectes pour le bas carbone

Sur la presqu’île de Lyon, VINCI Immobilier s’apprête à lancer un programme d’ampleur. Kosmo comprend un gymnase exploité par la ville, une résidence étudiante de 102 chambres et 3 bâtiments de bureaux et d’habitation. L’un d’eux, d’une capacité de 24 logements, disposera d’une structure en poteaux poutre en bois, de façades à ossatures bois, d’une isolation en paille et d’enduits en terre cuite. « Si la philosophie est parfaitement applicable à d’autres projets, la conception précise reste sur-mesure et nécessite de mener des ATEX pour valider techniquement l’ensemble et permettre son assurabilité, souligne Thibaut Vallon, directeur de programme. En avance sur la réglementation, ce bâtiment répondra aux exigences de la RE2020 selon les seuils 2028 ». En matière de bilan carbone, VINCI Immobilier soigne aussi la future exploitation avec l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toits, la récupération des eaux de pluie ou encore des appartements systématiquement traversants et tous dotés d’espaces extérieurs. « De quoi améliorer le confort d’utilisation avec la possibilité de gagner quelques degrés grâce aux baies vitrées l’hiver et d’aérer l’été, en limitant le chauffage et sans recours à la climatisation », souligne Nicolas Ducrohet, directeur de programme. Ainsi, tous les séjours bénéficieront d’au moins 2h de soleil direct par jour, même en plein hiver. Et le nombre d’heures où la température intérieure dépassera les 28°C sera 4 fois inférieur aux plafonds légaux ! Les travaux devraient débuter à l’été 2026.

Kosmo – Lyon ©HIVE AND CO

Une conception entièrement repensée à Saint-Denis

Une approche qui bouleverse les habitudes. Pour concevoir les bâtiments du projet d’aménagement Universeine, au sein du Village des athlètes de Paris 2024, les équipes de VINCI Immobilier ont développé de nouvelles méthodes de travail, en donnant la priorité au respect du « budget carbone ». Autrement dit, concevoir les ouvrages et en particulier les structures en choisissant le matériau le moins émetteur de CO2. « Le bois s’est très clairement détaché pour ses propriétés bas carbone. Il a été systématiquement considéré comme le matériau à utiliser prioritairement sur nos planchers et structures porteuses avant d’être questionné par les différentes études de structure, de sécurité incendie et d’acoustique, raconte Julie Bosch, Directrice opérationnelle aménagement et grands projets urbains. Ainsi, pour des questions de sécurité incendie et d’acoustique par exemple, nous avons finalement eu recours au béton pour certains planchers. Mais pas n’importe lequel : un béton bas carbone voire ultra bas carbone développé par VINCI Construction, 3 fois moins émetteur de carbone qu’un béton traditionnel et capable de répondre à toutes les exigences du cahier des charges de Paris 2024, notamment acoustiques. Nous avons changé nos habitudes de travail grâce à ce projet et dupliquons aujourd’hui cette méthode de conception innovante à d’autres programmes. »

Pour réduire l’impact carbone, les équipes du projet Universeine ont aussi fait appel à la réutilisation. Deux bâtiments existants, la Halle Maxwell et le pavillon Copernic construits au début du XXème siècle, ont été réhabilités plutôt que démolis. Non seulement pour garder la mémoire du passé du site, mais également pour réutiliser la structure des 2 bâtiments existants et éviter les émissions qu’auraient causées leur reconstruction !

Autre axe fort : le réemploi des matériaux : 10 % des matériaux sont issus du réemploi et 75% des matériaux provisoires installés pour accueillir les athlètes (comme les cloisons) sont réemployés ou recyclés : « Les moquettes de certains espaces par exemple sont issues du réemploi. Elles retrouvent une deuxième vie après avoir été utilisées sur d’autres bâtiments, tout en répondant évidemment aux besoins réglementaires. Mais leur mise en œuvre nécessite des process adaptés. Cette approche implique des démarches supplémentaires et un suivi spécifique, notamment des personnes en charge des travaux. Mais cela crée la fierté des équipes et contribue à la sensibilisation de tous à la préservation des ressources. »  Avec toutes ces mesures, Universeine affiche un bilan carbone 40 % inférieur à un projet construit traditionnellement. Le programme abrite aujourd’hui 1 227 logements répartis sur 79 000 m2, accueille 3 500 salariés dans 63 000 m2 de bureaux, propose 4 000 m2 de commerces et locaux d’activités et dispose de 19 000 m2 d’espaces verts.

Universeine – Saint-Denis ©L.Desmoulins