Grenoble : cet immeuble en bois est un véritable démonstrateur en matière de développement durable

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Livré fin 2024, l’immeuble WOOD aura six ans d’avance sur la réglementation environnementale (©ECDM - Arlynk)

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Implanté sur la Presqu’Île de Grenoble, le projet WOOD vise à transformer un ancien site industriel en un bâtiment de six étages anticipant les normes environnementales de 2030. Pour relever ce défi, ses concepteurs misent notamment sur l’usage majeur du bois et la connexion au réseau local de géothermie sur eau de nappe. Découvrez les secrets derrière ce programme précurseur au niveau environnemental.

Parfois, certains grands projets naissent d’une déception. “Avant de travailler sur WOOD, notre équipe avait d’abord participé à un appel d’offres en 2018 pour une autre opération de 10 000 m2 sur la Presqu’île de Grenoble, se souvient Maryline Poulet, directrice territoriale chez VINCI Immobilier. Nous avions perdu face une très belle proposition concurrente, mais l’équipe de la Sem InnoVia avait apprécié notre proposition à forte ambition environnementale et à haut niveau d’usage. Elle nous a donc finalement orienté vers une autre parcelle de la Presqu’île”. L’idée ? S’inspirer des grandes lignes du projet imaginé lors du concours, tout en l’adaptant aux spécificités d’un site industriel désaffecté plus restreint. Quelques années et étapes plus tard, ce travail se concrétisera en 2024 par la livraison de WOOD, un bâtiment d’une superficie de 6 081 m2 de bureaux, d’une hauteur de 6 étages et doté d’espaces évolutifs permettant une mixité d’usages. Conçu par le cabinet d’architecture ECDM, ce projet est mené par VINCI Immobilier pour le compte de la SCPI Affinités Pierre.

Une implantation sur la presqu’Île

Novateur et durable, ce nouveau venu devrait parfaitement trouver sa place dans la presqu’île qui incarne la dynamique innovatrice de l’écosystème grenoblois. “Ce projet de territoire remonte à 2003. L’idée a alors émergé de développer un centre scientifique, un campus, des logements et des industries sur cet espace de 250 hectares, explique Franck Izoard, directeur de projet au sein de la Sem InnoVia et véritable sherpa de la presqu’île. Au départ, nous avons débuté par une première zone appelée la ZAC Minatec. La réussite de cette première étape nous a donné confiance pour étendre le projet à grande échelle. Aujourd’hui, nous avons livré 340 000 mètres carrés de bâtiments sur les 610.000 mètres carrés prévus. Nous sommes dans les temps, mais surtout, nous avons tenu nos objectifs initiaux”. Parmi eux : la mise en place des réseaux d’exhaure, qui permettent de chauffer, refroidir et produire de l’eau chaude sanitaire dans les bâtiments de la Presqu’île en consommant cinq fois moins d’énergie primaire. Opérationnel, ce réseau utilise des pompes pour puiser de l’eau dans la nappe phréatique et des échangeurs pour en capter les calories, l’eau est ensuite rejetée dans l’Isère via un système de canalisations spécifiques, sans perturber l’équilibre naturel local.


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Performance énergétique : six ans d’avance sur la réglementation

Répondant dès 2024 aux normes environnementales applicables en 2030, WOOD sera le premier bâtiment connecté au deuxième réseau d’exhaure, en cours d’installation sur la presqu’île. Plus largement, il affichera de nombreuses garanties sur ce sujet comme la certification NF HQE Bâtiment Durable au niveau Très Performant, les labels Ready to Osmoz, BEPOS Effinergie 2017 et BiodiverCity et sera classé E3C2 (soit la RT2012 -77%). “Cette performance énergétique reposera sur la combinaison d’éléments intérieurs faiblement consommateurs et l’installation d’une petite production photovoltaïque pour compenser la consommation propre du bâtiment, précise Charles Robert, directeur de programmes chez VINCI Immobilier. Notre promesse initiale de performance énergétique sera tenue. Nous livrerons fin 2024 un bâtiment qui aura six ans d’avance sur la réglementation.” Loin d’être un jeu d’enfant, WOOD a été un projet complexe à réaliser selon ses concepteurs. Il a notamment fallu rendre possible – grâce à l’usage du BIM – la parfaite intégration entre l’assise en béton du bâtiment et sa partie en bois qui viendra se “poser” dessus à partir de la fin d’année 2023. Parmi les autres défis techniques : la prise en compte de la topographie du terrain pour proposer, sans creuser la terre, un parking sous le bâtiment, ou encore l’intégration d’une grande passerelle PMR permettant d’accéder à l’entrée principale et son hall à double hauteur. Majestueux.

Un immeuble en bois qui garantit le bien-être de ses futurs occupants

Il serait néanmoins injuste de résumer le projet WOOD à sa seule excellence technique. Le bon (environnement) ne doit en effet pas être l’ennemi du bien (être) ou du beau (architectural). Les représentations du futur immeuble laissent ainsi entrevoir une silhouette qui reprend les formes des montagnes environnantes, tout en disposant de grandes terrasses à chaque étage. À l’intérieur, les futurs plateaux et salles de réunion proposeront des espaces de travail sereins, réalisés en matériaux bruts, panneaux rayonnants ou poutres de bois apparentes. De quoi aider les futurs occupants à s’y sentir bien. “Nous resterons attentifs à la vie du bâtiment après sa livraison, prévient Charles Robert. Dans le cadre de la certification BiodiverCity, nous avons par exemple déjà prévu d’organiser des ateliers de sensibilisation à la biodiversité, pour favoriser la culture de plantes ou expliquer le rôle des nichoirs implantés sur le site.” Bien entendu, cette vie du futur site dépendra également de ses locataires dont l’identité n’est pas encore connue. Le futur bâtiment a déjà été acquis par Affinités Pierre, gérée par Groupama Gan REIM, en VEFA. Il pourra, selon les scénarios, devenir le siège social d’une grande entreprise régionale ou être divisé en une dizaine de lots (de 92 à 1 217 m2). “Au-delà des sujets de performances ou de technique, nous voulons que les usagers se sentent bien sur ce territoire, affirme Franck Izoard. Depuis trois ans, nous sommes en train de revoir tous nos critères environnementaux pour intégrer davantage la santé et le bien-être. La livraison du projet WOOD permettra de mettre en lumière ces nouveaux enjeux”. Rendez-vous au deuxième semestre 2024 pour déambuler à travers les différents espaces du bâtiment. En beau, en bien et en bois.


Zoom sur la démarche The Better Way appliquée au projet Wood

Transformer le bureau en un environnement plus épuré, plus éthique et plus motivant pour les employés. C’est l’objectif de la démarche The Better Way déployée par VINCI Immobilier sur ses projets de l’immobilier tertiaire. Comment ? Par la création d’espaces de bureaux qui offrent un niveau de services élevé, qui sont évolutifs dans le temps, qui bénéficient largement de la lumière naturelle, qui intègrent la nature et sont parfaitement connectés à la ville.

WOOD s’inscrit en parfaite cohérence avec le futur de l’immobilier tertiaire imaginé par VINCI Immobilier, témoigne Maryline Poulet. Je pense d’abord à la réversibilité. Le bâtiment peut accueillir jusqu’à seize utilisateurs simultanément. Même plusieurs années après sa livraison, il restera facilement transformable et à moindre coût. En matière de confort, il répondra également aux nouvelles attentes d’aujourd’hui et de demain. WOOD inclut ainsi des douches pour faciliter la pratique sportive, des locaux à vélos spacieux, des places pré-équipées pour les véhicules électriques mais aussi un grand hall d’accueil et des terrasses favorisant les rencontres et le partage.


L’immeuble Wood est implanté sur un ancien site industriel au niveau de la Presqu'Île de Grenoble (©ECDM - Arlynk)
L’immeuble Wood est implanté sur un ancien site industriel au niveau de la Presqu’Île de Grenoble (©ECDM – Arlynk)