À Saint-Denis, la nouvelle vie de la Cité du Cinéma sous le signe de l’événementiel et de la culture

Implantée sur une ancienne friche industrielle de 55 000 m2, la Cité du Cinéma va connaître une transformation d’ampleur en devenant un pôle culturel et événementiel ouvert sur la ville. Explications.

Les informations clés


• La Cité du Cinéma se transforme en un pôle de 12 000 m² dédié aux industries créatives, avec 6 000 m² pour les événements et une nef accueillant jusqu’à 6 000 personnes.
• Copropriétaires des lieux avec le Groupe Caisse des Dépôts et la Banque des Territoires, VINCI Immobilier a été désigné pour mener ce projet dans le cadre d’un contrat de promotion immobilière grâce à son expertise dans la reconstruction de la ville sur la ville.
• Ce projet s’appuie sur une diversité de programmation incluant expositions, projections, et espace pour jeunes réalisateurs, et une modernisation technique avec l’intégration de technologies avancées (vidéo 4K laser, écran LED 12 m, Lab audiovisuel).
• Le site sera ouvert au public avec la création d’un restaurant de 1 000 couverts avec terrasse sur la Seine et la rénovation de la salle de cinéma pour renforcer l’attrait touristique et local. De quoi participer au renouveau de Saint-Denis et du quartier de Pleyel.

Située sur les rives de la Seine dans le quartier Pleyel, la Cité du Cinéma est un lieu qui a toujours incarné le rêve. D’abord celui de l’électricité lorsqu’au début du XXème siècle, la société Empain y construit une centrale électrique qui permettra d’alimenter la ligne 13 du métro parisien. Ensuite celui de l’imaginaire quand, en 2012, le réalisateur Luc Besson y installe les Studios De Paris, faisant naître le plus grand complexe de tournage audiovisuel de la région parisienne, qui servira d’écrin à de nombreuses productions internationales, telles qu’Emily in Paris, Lupin et Le Bureau des Légendes, ainsi qu’à des expositions au rayonnement mondial, notamment celles dédiées à Star Wars, Harry Potter et Jurassic Park.

Devenu restaurant des athlètes lors des Jeux Olympiques d’été 2024, le site s’apprête à ouvrir une nouvelle page de son histoire immobilière. Le projet de restructuration, mené par VINCI Immobilier pour répondre au cahier des charges de la société Seine et Watts, prévoit d’y développer un vaste espace de 12 000 m² dédié aux industries culturelles et créatives qui accueillera, notamment en investissant la gigantesque nef longue de 220 mètres, un large public de particuliers et de professionnels à partir de 2026.

À lire aussi :

• Universeine, trait d’union entre le passé et l’avenir de Saint-Denis
• [VIDÉO] À Meudon, le Hangar Y s’envole vers de nouveaux horizons

A quoi va ressembler ce nouveau lieu ? Comment va-il être opéré ? En quoi ce projet participe-t-il au renouveau du quartier Pleyel ?  Réponses avec Aurélia Simon, directrice de département bureaux et produits mixtes chez VINCI Immobilier, et Didier Gouband, Président de Seine et Watts.

Qu’est-ce qui a motivé la transformation de la Cité du Cinéma ?

Aurélia Simon : La Cité du Cinéma était un lieu fermé parce que le 7^e art fonctionne de cette manière. Quand vous tournez un film, le public ne peut pas accéder aux plateaux pour des raisons de sécurité et de confidentialité. Résultat : le site était peu connu des Dionysiens et il n’a jamais véritablement participé à la vie de la ville. Lors des Jeux Olympiques, quand 13 000 athlètes venaient y déjeuner et y dîner tous les jours, il était devenu évident que la Cité du Cinéma devait s’ouvrir sur l’extérieur afin de perpétuer son rôle de pôle d’attraction majeur.

Pourquoi VINCI Immobilier a-t-il été désigné pour mener ce projet dans le cadre d’un contrat de promotion immobilière ?

Aurélia Simon : La requalification des bâtiments et la transformation du patrimoine remarquable est l’un de nos points forts. Nous sommes spécialistes de la reconstruction de la ville sur la ville. Notre rôle passé dans la réhabilitation de l’ancienne centrale électrique pour la création de la Cité du Cinéma et notre position de copropriétaire des lieux aux côtés du Groupe Caisse des Dépôts et la Banque des Territoires nous a conduit à imaginer main dans la main avec Didier ce nouveau lieu atypique.

Quelle va être la programmation de ce nouveau pôle ? Comment fonctionnera-t-il ?

Didier Gouband : Sur les 12 000 m² du projet, nous aurons 6 000 m² dévolus à l’activité événementielle. Ce lieu va permettre aux entreprises de venir exprimer tout leur potentiel. Nous avons prévu un grand nombre de technologies insérées, avec beaucoup de techniques : un système de chauffage et de renouvellement d’air de dernière génération utilisant les techniques d’induction, des projecteurs vidéo 4K laser, un écran led d’une taille de 12 mètres avec une grande résolution, le fibrage de l’intégralité des réseaux vidéo, son et lumière, et un Lab dédié aux nouvelles technologies de l’audiovisuel. Ce qui est un atout pour que nous devenions une grande destination pour les événements majeurs.

Pour le grand public, notre ambition est de proposer une programmation axée sur l’imaginaire, mais pas uniquement sur le cinéma. Nous allons organiser des expositions thématiques de grande envergure. Nous visons 300 000 visiteurs par an. Pour ce faire, nous allons réaménager la nef, qui peut accueillir 6 000 personnes à elle seule. Nous voulons en faire un lieu de destination.

Par ailleurs, nous allons ouvrir un restaurant de 1 000 couverts, pourvu d’une terrasse extérieure donnant sur la Seine. Ce sera « The Place to Be ». Un lieu magnifique au cœur de ce nouvel espace.

Enfin, dans la salle de cinéma, qui existe déjà et dont la capacité est de 450 places, nous allons programmer des films, mais également insérer l’activité cinématographique du territoire, notamment les jeunes réalisateurs. Nous voulons leur offrir cette audience et ce champ d’expression au sein de la Cité du Cinéma.

À quels défis devront répondre les parties prenantes ?  

Aurélia Simon : Le premier sera de réorganiser les lieux pour permettre la pérennité de l’activité cinématographique tout en ouvrant la Cité sur le monde extérieur. A terme, nous aurons un site qui sera à la fois un espace culturel, un espace événementiel et un espace pour les entreprises.

Le deuxième défi, ce sera de redonner accès à une partie de la nef, aux dimensions hors norme, par la création d’une nouvelle façade qui partitionnera l’espace en deux, le tout dans un délai très contraint et en milieu occupé.

Dans quelle mesure la transformation de la Cité du Cinéma participe au renouveau du quartier Pleyel et au développement de la ville de Saint-Denis ?

Didier Gouband : Ce projet a pour vocation de devenir une destination majeure du territoire. Nous voulons que les Dionysiens et les habitants de Plaine Commune puissent enfin s’emparer de ce lieu.  La gare Saint-Denis Pleyel, (située à seulement 15 minutes de Madeleine et 40 minutes d’Orly), et la capacité hôtelière dépassant 1 000 chambres offrent une réelle attractivité nationale et internationale.