Le recyclage des friches militaires de Compiègne dope l’attractivité de son territoire

recyclage friches militaires compiegne 1

(©GP Architecte)

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Après les départs successifs des cinq régiments militaires, l’agglomération de Compiègne a fait le choix stratégique de donner une seconde vie aux terrains devenus friches. Elle lance alors un projet ambitieux, la création d’un nouveau quartier sur la ZAC du Camp des Sablons. 30 hectares situés entre ville et forêt, sur lesquels VINCI Immobilier a réalisé Le Domaine d’Eugénie, nouvel ensemble résidentiel.

Une politique foncière offensive et anticipative

« Nous avons mené une politique foncière forte grâce aux compétences avérées en termes d’urbanisme et d’aménagement de l’agglomération » affirme Benjamin Oury, délégué à l’aménagement et à l’urbanisme.  Face au départ des 4 000 militaires et aux friches ainsi délaissées, l’agglomération a acquis celles du Camp de Royallieu, requalifiées en habitats, équipements d’intérêt collectif et d’enseignement supérieur. La ville a ensuite obtenu la friche de L’École d’état-major, classée monument historique, et trouvé des opérateurs pour réaménager et commercialiser chacun des lots. « De l’habitat, des équipements sportifs, le transfert du musée de la figurine, du tertiaire et des commerces dans l’objectif de proposer la création d’un vrai quartier en lieu et place de cette ancienne école militaire libérée » poursuit Benjamin Oury. La troisième friche, celle du Camp des sablons est à 50 % d’avancement en termes d’aménagement.


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Sur ses 30 hectares, tout un quartier est en construction avec, à terme, plus de 600 logements en lisière de forêt, des commerces, des services, des foyers de vie pour les personnes en situation de handicap mental… À ce jour le lycée Jean-Paul II, une résidence senior haut de gamme de 130 appartements et deux cents logements en accession libres ont déjà été livrés. « Notre volonté est d’être en mesure de proposer une offre diversifiée de logements et de typologies d’habitat pour répondre à toutes les demandes des différentes classes socioprofessionnelles que nous accueillons. »

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Développer la ville sans artificialiser les sols 

Contraindre l’étalement urbain et anticiper les exigences de la loi climat et résilience qui impose le zéro artificialisation nette (ZAN) des sols d’ici 2050, telle était la volonté de l’agglomération. À ce jour, elle fait donc office de bon élève en requalifiant l’ensemble de ses friches et en préservant son atout majeur, sa forêt, offrant ainsi un cœur d’agglomération fort et attractif. Mais comment fera-t-elle à l’avenir pour assurer son développement ?

Pour VINCI Immobilier, partenaire de la ville, le recyclage urbain est une évidence et il entend devenir une référence en France dans ce domaine.  « La stratégie ZAN 30 fixe l’objectif d’atteindre le zéro artificialisation nette d’ici 2030 pour l’ensemble des activités de promotion immobilière conçue sous notre marque et de réaliser plus de 50 % du chiffre d’affaires dans des opérations de recyclage urbain » explique Pierre Hugon, Directeur de programmes chez VINCI Immobilier. À titre d’exemples, et dans le cadre des reconversions menées sur Compiègne, VINCI Immobilier est intervenue dès 2017 sur la ZAC des 2 Rives (opération RIVESIA) en réalisant 84 logements et commerces en pieds d’immeuble sur une ancienne friche dans une démarche de recyclage urbain. Le prochain projet, en cours, est le site de Royalieu avec la reconversion d’un ancien supermarché, sur un terrain d’environ 13 000 m² totalement imperméabilisé. Le programme prévoit la réalisation de 192 logements collectifs et commerces en pied d’immeuble tout en recréant des espaces verts sur 40 % du site.

Repasser la barre des 40 000 habitants

Faut-il le rappeler ? Compiègne est une commune de Picardie bénéficiant d’une position géographique stratégique puisqu’elle n’est qu’à 80 km de Paris par l’autoroute A1 et à seulement 40 minutes en train. « L’attractivité d’un territoire passe par la possibilité aux entreprises de venir s’installer facilement et rapidement, favorisant l’emploi et l’arrivée de nouveaux habitants dans un cercle vertueux qui crée une dynamique de la ville » analyse Benjamin Oury. 

Ainsi, Compiègne a repassé la barre des 40 000 habitants. Force est donc de constater que la transformation des friches a permis à l’agglomération de redynamiser son territoire en termes de population, de développement économique et d’emploi (7,4 % de chômeurs en 2022 contre 10 % en 2016). Il faut dire que territoire comptait déjà un certain nombre de fleurons de l’industrie comme Colgate, Chanel, Bostik… Il est fier d’accueillir prochainement une unité de Saint-Gobain ainsi que des PME spécialisées dans l’agroalimentaire ou encore Plastic Omnium, déjà présente, qui crée une seconde unité de production de réservoirs à hydrogène. D’autres entreprises sont en cours de négociation pour s’installer sur l’agglomération. Une belle démonstration que la requalification des friches permet à une ville de se redéployer !

Le Domaine d’Eugénie, un signal fort et visible en entrée de la ZAC

Bâtie en bordure de la nouvelle place Michel Woimant, et en lisière de forêt, la résidence Domaine d’Eugénie de 4 000 m2 se fond dans le panorama environnant. Accessible facilement depuis la rue de la Faisanderie, nouvelle voie traversante du quartier, elle se compose de 54 logements (du studio au 4 pièces) répartis sur deux immeubles de faible hauteur ainsi que des cellules commerciales (en cours d’installation) pour différents services comme la Maison médicale, Baby SPA, un magasin alimentaire… « Nous sommes très fiers de cette réalisation menée en étroite collaboration avec la ville. Ce fut un beau projet, conçu par GP Architecte, qui a su revisiter l’architecture locale avec élégance et sobriété et permettre d’offrir un cadre de vie très agréable pour les nouveaux résidents, entre ville et nature » se félicite Pierre Hugon.

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