Quand la densité se marie avec la végétation sur un ancien site Michelin à Clermont-Ferrand

Vegetation et densite Clermont Ferrand Fabriks de Mai light (©Scenesis)

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Au cœur de Clermont-Ferrand, la reconversion d’un site industriel en un programme de 360 logements ouvre la voie à un modèle d’habitat durable et désirable tout en misant sur la densité. Visite guidée dans les Fabriks de Mai.

Quartier République, à proximité immédiate du cœur historique de Clermont-Ferrand. Dans ce territoire en pleine mutation, quatre bâtiments de 7 à 13 étages sortent de terre en lieu et place de parkings et d’un ancien entrepôt Michelin datant des années 60, depuis reconverti en site de stockage pour le groupe de presse Centre France. Développé par VINCI Immobilier en partenariat avec DHA Auvergne, ce programme de recyclage urbain va donner lieu à la création de 360 logements, dont un quart de logements sociaux, en travaillant la densité à Clermont-Ferrand.

« L’opération des Fabriks de Mai est vertueuse à plus d’un titre, souligne Jérome Arnaud, directeur territorial Auvergne chez VINCI Immobilier. A l’origine du projet : un terrain 100 % artificialisé qui n’avait pas un mètre carré d’espace vert. D’ici la fin 2025, 2 700 mètres carrés de surfaces végétalisées en pleine terre auront été créés sur cette parcelle. Un exemple de la stratégie environnementale menée dans la ville de Clermont-Ferrand pour stopper l’étalement urbain et l’artificialisation des sols, en ligne avec l’engagement Zéro Artificialisation Nette d’ici 2030 pris par VINCI Immobilier. »


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Une densité permise par la clause Canopée de Clermont-Ferrand

Le programme, labellisé HQE, propose un modèle d’habitat durable, conçu pour se vivre à la verticale : jusqu’à 13 niveaux pour l’un des quatre bâtiments. Une dérogation autorisée par la ville en vertu de la clause Canopée, qui permet de dépasser les 28 mètres – hauteur de référence à Clermont-Ferrand – dans les quartiers où les friches occupent une place importante. Cette règle permet de limiter la hauteur d’autres quartiers tout en ramenant de la nature en ville pour lutter contre les îlots de chaleur urbains. En plus des cœurs d’îlots végétalisés en pleine terre, des passerelles serviront de cheminements au-dessus de la végétation et permettront ainsi de minimiser l’imperméabilisation et l’emprise au sol. La végétation sera également présente sur les façades des trois premiers niveaux pour habiller les parkings, ainsi que sur les toitures où seront installés des potagers partagés.

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L’inspiration des îlots haussmanniens

Travaillés dans la verticalité, les bâtiments permettent à la fois de limiter la consommation du sol et de loger davantage d’habitants. « A l’heure où la densité de l’habitat devient une question centrale pour les villes, nous nous sommes inspirés des îlots haussmanniens parisiens dont la compacité du bâti, loin d’être jugée oppressante, est au contraire ressentie de manière très positive par les habitants et les riverains, explique Michel Douat, du cabinet DHA. Pour l’architecte urbaniste, il ne s’agit pas de reproduire le modèle haussmannien mais d’en tirer certains fondamentaux utiles à la construction de la ville dense, qualitative et agréable à vivre. Entre homogénéité et diversité, les bâtiments proposent une architecture monumentale soulignée par un alignement d’arbres et un parvis central, traité comme un espace de vie et de rencontres pour les résidents. Les lignes de façade, ainsi que le choix des matériaux (bardages métalliques, menuiseries en aluminium, fenêtres à allèges en verre, socles en pierre de lave), donnent au bâti une cohérence et une identité reconnaissables depuis l’espace public.

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« Contrairement à nombre d’aménagements contemporains, les espaces végétalisés ne sont pas positionnés autour des bâtiments mais en cœur d’îlot, dans une logique de distribution raisonnée des vides permettant l’utilisation semi privative des jardins et l’apport d’air, de lumière et d’ombre, précise Michel Douat. Cette structure, qui ménage l’alignement des façades et la qualité des perspectives des rues, contribue à l’acceptabilité de la densité. » Dotés pour la plupart de balcon, terrasse ou jardin privatif, les logements seront traversants ou à double orientation, avec vue sur un parc paysager. Face au défi de la densité, le programme des Fabriks de Mai constitue un véritable cas d’école de recyclage urbain, à découvrir dans son intégralité à partir de fin 2025, date de livraison du projet.